Sur le chemin qui me conduit au donjon de Maîtresse Cindy, je
pense à cette phrase célèbre attribuée à Georges Clemenceau, « Ce qu’il y a de meilleur dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier ». Tout à l’heure, lorsque je serai sortie du
métro, l’escalier que j’emprunterai
à mon tour, je ne
le monterai pas mais je le descendrai. Peu importe. Je ressentirai la même chose. Ce sentiment de trac, d’excitation, ce pincement au cœur, ce picotement, cette légère tension qui serre
l’estomac. Car si la pièce qui va se dérouler est déjà largement écrite à l’avance et les personnages connus, le scénario est vierge. Une page blanche. Au début de son interview sur France
Culture, Maîtresse Cindy explique que son rôle est de surprendre et d’aider ses partenaires à se dépasser. Surprendre, se dépasser. Oh oui, complètement ! Mais il ne faudrait pas que cela
vienne seulement d’elle. Tous les acteurs doivent être bons. Non pas par obligation. Par simple souci d’équilibre ou de cohérence. Pour que la troupe soit homogène. Mais tout naturellement par
plaisir. Par complicité. Lorsque le partenaire donne le meilleur de lui-même, il est impossible de rester en retrait. L’émulation stimule. Pour que la pièce soit un succès, il faut que de mon
côté aussi, je sache la surprendre. Et me dépasser. Par tous les moyens. Par ma tenue, par mes réactions, par mes émotions, par mes silences. Sans pour autant sortir de mon rôle. Au risque de
jouer faux.
En attendant, il faut que je me prépare. Que je me glisse dans la peau de mon personnage. Les trajets en métro, c’est pratique et c’est aussi fait pour ça. Pour rêver les yeux ouverts. Pour visualiser le film avant même que la pénombre ne s’installe dans la salle et que l’écran s’éclaire. Cette séance, j’y ai tellement pensé. Nous l’avons même presque déjà répétée en échangeant des messages. J’y ai glissé quelques indications scéniques en espérant qu’elles seront prises en compte. Au fur et à mesure que je marche, la tension augmente. Je pourrais presque me planter devant une boutique et constater dans le reflet de la vitrine que j’ai déjà mes couettes. Oui, ça y est, je suis prête. Je ne suis plus un autre, je suis moi. Et non pas l’inverse. Je suis Claire. Les passants qui me croisent ne le voient pas mais moi je le ressens. La féminité, ça se vit surtout de l’intérieur.
17 heures. Pile à l’heure. Madame la Professeur Principale a bien insisté pour que je sois ponctuelle. Une pression sur le bouton de la sonnette. Le son d’un carillon lointain. L’attente. Elle ne se précipite jamais. Il faut toujours patienter. Oh jamais très longtemps. Mais un peu quand même. Je le sais. Je m’y suis habituée. Pour moi, cela prolonge agréablement le plaisir. Peut-être n’est-elle pas tout à fait prête. Peut-être le fait-elle exprès. Parce que c’est sa façon à elle de me déstabiliser. De me conditionner. On ne sonne pas une dominatrice. Elle consent à vous ouvrir. A vous accepter ou non comme partenaire de jeu. En vous signifiant dès le début que c’est elle qui commande. Et que c’est vous qui devrez obéir.
Mon cœur se met à battre plus fort. C’est quand on s’apprête à jouer que la véritable vie palpite. Quand le silence se fait. Quand le rideau se lève. Que l’acteur entre en scène. Qu’il sort de l’ombre. Qu’il s’extrait de lui-même pour exister autrement. Qu’il naît.
Elle m’ouvre. Comme elle a l’habitude de le faire. Dissimulée derrière la porte. Laisser le mystère planer le plus longtemps possible. Surprendre, c’est aussi commencer par cette étape préparatoire. Se découvrir au dernier moment. Petits cheveux blonds. Encore plus blonds que d’habitude. La coupe aussi, me semble-t-il, est légèrement différente. Ça la rajeunit. Je pourrais le lui dire mais je ne je fais pas. Éviter le compliment à cent balles. Trouver le ton juste, ce n’est pas toujours facile. Et puis son habillement est un peu déroutant. Survêtement noir. Haut zippé. Petit tutu en mousseline blanche à la taille. Chaussures de sport. Je crois comprendre que la séance va être sportive. Dans tous les sens du mot.
Je fais semblant de ne pas voir la main qu’elle me tend afin de l’embrasser sur les joues. C’est tout de même plus sympathique. Moins « réglementaire » mais plus chaleureux. J’enlève mon imperméable ainsi que mes chaussures. Il me semble reconnaître la musique ambiante. Il ne s’agit pas du Miserere d’Allegri, comme je le croyais, mais du Stabat Mater de Pergolèse. Elle me conduit, non pas vers la salle de classe comme nous le faisons habituellement, mais vers la salle de méditation zen.
Ayant bien compris que j’allais faire (ou que je revenais) du
sport, elle m’a préparé mes vêtements et des accessoires : un mini short blanc, un soutien-gorge assorti, des petites prothèses mammaires, des chaussettes et des tennis blanches. Je lui dis que
je suis venue avec mon matériel. C’est d’ailleurs la première fois que cela arrive depuis que nous nous connaissons. Apparemment, elle ne sou
haite pas avoir la surprise de le découvrir au dernier moment et
préfère examiner d’abord ce que j’ai apporté (sans doute pour vérifier que ma tenue ne fera pas obstacle aux exercices divers auxquels elle a l’intention de me livrer). Je sors donc mon petit
ensemble gris à galons roses (mini short et brassière assortie), une paire de chaussettes avec une rayure rose au niveau de l’ourlet, deux bracelets en coton dans les roses à glisser aux poignets
(agrémentés du logo de la souris Diddle), mon string fluo rose, une paire de lunettes Lolita roses (que je n’aurai pas le temps de lui montrer) et deux boîtes contenant toutes sortes d’élastiques
de couleur, notamment roses, pour les cheveux.
Finalement, nous composons un habillement mixte, puisant à la fois dans les réserves de l’une et de l’autre : petit ensemble gris et rose, culotte en latex rouge, coussins mammaires en silicone, chaussettes à rayures roses, tennis blanches. Elle semble tenir tout particulièrement à la culotte en latex. Visiblement, ce sera une composante essentielle du jeu à venir ! Je n’oublie pas la perruque bleue, aux couettes de laquelle j’enroule des élastiques roses. Tandis que je m’habille, un rappel à l’ordre est diffusé par le haut-parleur. La maîtresse nous demande de nous dépêcher (je suis supposée être au sport, sans doute dans les vestiaires, avec mes camarades de classe). Mademoiselle Claire, quand vous serez prête, vous vous mettrez à genoux en position de conformité devant le miroir. Je m’active. Sans omettre cependant de m’accorder quelques secondes pour me contempler dans la glace. Le résultat me plaît beaucoup. Tout. L’allure générale, le petit shorty, la brassière, les cuisses, les jambes. Loin de me sentir ridicule je me trouve même plutôt jolie. En tout cas, tout à fait en accord avec mon personnage. C’est sans doute l’essentiel. Mais peut-être aussi que je me trompe complètement.
Maîtresse Cindy entre dans la salle et m’autorise à me relever. Elle me tend la main. La séance commencera exceptionnellement par un baisemain. J’imagine qu’un baise-pied ne serait pas approprié car elle est en chaussures de sport. Elle m’explique que nous allons commencer par une séance de gymnastique en musique (tango argentin). Je suis censée reproduire les mouvements qu’elle effectue debout face à la glace. Nous sommes à la même hauteur, côte à côte. D’abord des exercices d’échauffement du bas du corps. Une jambe en avant, gauche, droite. Puis une jambe en arrière, gauche, droite, puis une jambe contre les fesses, gauche, droite. J’essaie de suivre le rythme de la musique et de faire des mouvements dans le même sens que ma maîtresse. Pas évident mais j’y arrive à peu près. Enchaînement avec le haut du corps par une série de moulinets avec les bras. La musique bien rythmée facilite les choses. Fin du premier exercice.
Le deuxième se déroule également debout, mais cette fois, il vise à affiner la taille. Rotation du buste au moyen d’un bâton tendu à l’horizontale posé derrière la nuque, au niveau des épaules. La difficulté consiste à garder le bassin fixe. Maîtresse Cindy corrige ma position. Elle effectue également le mouvement avec moi. Toujours avec le bâton, il s’agit maintenant de se pencher sur le côté, à gauche d’abord, à droite ensuite.
Troisième série d’exercices. Cette fois au sol. Maîtresse Cindy me demande d’aller chercher dans un coin de la pièce les deux tapis de sol qu’elle a préparés à notre intention. Nous les déroulons par terre et nous nous allongeons pour des exercices concentrés sur les abdominaux et les fessiers.
Abdominaux d’abord. Maîtresse Cindy se rend compte rapidement
que quelque chose ne va pas. Elle me demande de baisser mon shorty et elle constate immédiatement que j’ai mis ma culotte en latex à l’envers (l’arrière à la place de l’avant). Elle me demande de
la reme
ttre à l’endroit et de remonter mon short
par-dessus. Je le fais et découvre, en effet, que l’arrière de la culotte est équipé de deux zones circulaires (une sur chaque fesse). Chacune est constellée de petits cercles en relief munis de
piquants en plastique. Du coup, je comprends mieux son insistance à me demander de m’asseoir sur mon tapis de sol. Les exercices reprennent. Petits battements en ciseaux, jambes parallèles au
sol. Puis roulades en arrière les mains au niveau des cuisses. Retour à la position initiale tout en conservant l’équilibre (i.e. sans laisser les pieds toucher le sol). A chaque mouvement, je
sens les petits picots s’enfoncer dans mes fesses. Sensation irritante et désagréable. Maîtresse Cindy en est bien consciente et cela la fait rire car de temps en temps, je ne peux pas m’empêcher
de pousser des gémissements.
Les fessiers ensuite. Nous sommes allongées l’une en face de l’autre. Il s’agit d’élever la jambe dans le prolongement du buste et d’effectuer des battements de haut en bas. Une série du côté gauche. La même chose du côté droit. Maîtresse Cindy insiste pour que je repasse sur le dos avant de changer de côté (uniquement pour m’obliger à poser mes reins par terre et à me piquer sur ce matelas de petits picots qui m’entrent dans la chair).
Pour terminer, affinement de la taille. Nous sommes sur le côté. Jambes posées par terre dans le prolongement du corps, avant-bras replié. Il s’agit de soulever le corps et de tenir en faisant des petits mouvements de haut en bas. Une série à gauche. Une série à droite. Cette série n’est pas douloureuse pour moi car mes fesses sont « en l’air » (Toute ma vie, toute ma vie, j’ai rêvé d’être une hôtesse de l’air….). En passant, j’en conclus que Maîtresse Cindy est une pratiquante (assidue ?) de la gym taille-abdos-fessiers.
Après ce dernier exercice, je suis autorisée à me relever. Maîtresse Cindy me tend une jupe longue en me donnant le choix de la porter ou non. Je l’essaie mais je préfère finalement conserver mon short dans lequel je me trouve plus mignonne. Elle me demande de compter jusqu’à trente avant de la rejoindre dans la salle de classe. Il lui faut également le temps de se changer. Collant noir. Haut noir zippé. Mini kilt noir et blanc. Bottines noires. Elle est beaucoup plus sexy dans cette tenue. Je ne le remarquerai pas tout de suite car pour cette deuxième séquence, la mise en scène a été soignée. Quand je rentre dans la salle de classe, rupture de rythme et de ton, l’ambiance est subitement plus solennelle et plus froide. Maîtresse Cindy a pris place derrière son bureau et me fait signe d’avancer jusqu’à elle. J’obéis. Elle a l’air sévère et dure. La scène de la convocation. A mon avis, j’ai dû faire une grosse bêtise. Mais naturellement, je ne vais pas prendre les devants. Je vais la laisser venir. Je me suis préparée.
« Mettez-vous à genoux devant le bureau, Mademoiselle
Claire ! Vous avez vu l’heure ? » Apparemment, j’ai une demi-heure de retard, contrairement à ma camarade Aurélie, qui sort du bureau et qui, elle, était ponctuelle (celle-là, elle
commence à m’énerver). Je présente ma défense. J’étais à ma séance de sport, match en cours, obligée de rester jusqu’à la fin. Désolée. Je ne pouvais pas partir comme ça. J’ai fait tout mon
possible pour revenir le plus vite possible. D’ailleurs, je n’ai même pas pris le temps de me changer. « Et vous croyez que c’est une tenue pur vous rendre à la convocation de votre
professeur principale ? » (bien joué, Cindy !). Ça y est. Le décor est en place. Le deuxième acte commence. Les personnages se mettent en voix. Il faut garder ce
rythme.
« Posez les mains à plat sur le bureau. » Ma maîtresse se lève et me donne un coup de badine sur les doigts. Aurélie m’a dénoncée. Je m’y attendais. Elle aurait découvert une photo compromettante dans mes affaires et se serait empressée de la transmettre à Maîtresse Cindy. L’histoire ne dit pas si elle a été punie de son côté. Je comprends que nous sommes coupables l’une et l’autre pour des motifs différents. J’aurais aimé voir Aurélie sortir du bureau. En attendant, c’est à mon tour d’être interrogée. Il faut que je réponde à mon interlocutrice de façon cohérente et censée. Sans aller pour autant dans son sens et lui faciliter la tâche. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Observer comment elle mène l’interrogatoire. Tester ses capacités de réaction. Opposer de la résistance. Tenter de la mettre dans l’embarras. « Et des photos comme ça, vous en avez d’autres, Mademoiselle Claire ? » Je m’y attendais. A mon avis, c’est une question qui est posée autant par Cindy que par Maîtresse Cindy. Répondre avec assurance. « Non, Madame, c’est la seule. » Si elle savait ! Elle n’insiste pas. De toute façon, j’ai prévu une explication au cas où elle pousserait la curiosité trop loin. Rester dans ce registre. Difficile de nier mais ne pas se laisser faire. Jouer vrai. La collégienne prise en faute, qui n’ignore pas le sort qui l’attend, mais qui fera tout pour essayer de s’en sortir. « Vous savez comment on punit les élèves qui commettent ce genre de fautes, Mademoiselle Claire ? » « Oui, Madame. »? « Et comment ? » « Par une fessée. » Le mot-clé. Le déclic. Celui que j’attendais. Et qui va entraîner ma chute.
Du bout de sa badine, Maîtresse Cindy fait rouler deux dès à jouer de couleur verte sur le plat de son bureau. C’est curieux cette habitude qu’elle a d’associer à ses jeux les nombres et les chiffres. Sans doute une autre façon de surprendre. Une part d’aléa, de fantaisie, dont elle n’a pas la maîtrise, dans une scénographie alignée au cordeau. Réglée au millimètre. Mes mains sont restées posées à plat de part et d’autre. On ne m’a pas dit de les retirer. Elle me demande de prendre les dés et de les lancer. J’obéis. Le sort en est jeté. Nous faisons la somme des deux dés. 6+2=8. Petit sourire de Maîtresse Cindy quand le dé s’immobilise sur le 6. Elle note le total au marqueur rouge sur une feuille de papier. Je recommence. 3+2=5. Ce chiffre est également noté. De la combinaison des deux données va résulter la gravité de ma punition : je serai fessée avec huit instruments différents pendant cinq minutes chacun. Finalement, ce n’est pas totalement elle qui l’a fixée. Par le hasard des nombres, par mon adresse ou par ma maladresse, c’est aussi moi qui y ai contribué. Le tout sera dûment chronométré. Maîtresse Cindy a tout prévu. Un petit compte minutes digital blanc est posé sur son bureau.
Je suis autorisée à me relever. Elle me laisse la liberté
d’aller et venir dans les pièces du donjon afin de sélectionner les huit instruments qui serviront à exécuter la sentence. Car là encore, ce n’est pas elle qui les choisira. C’est à moi qu’il
revient de le faire. Dans un premier temps, Il faut que je les lui rapporte un par un et que je les aligne sur l’estrade. Je n’ai pas à aller bien loin. Ils sont tout proches, à portée de main,
dans la salle de classe et dans la pièce qui la jouxte. Je choisis avec soin, partagée entre le souhait de ressentir des sensations différentes sans pour autant présumer de mes capacités à les
supporter. De toute façon, l’épreuve risque d’être pénible. Le calcul est vite fait. Huit fois cinq minutes font quarante minutes. Quasiment une heure. Peut-être avec quelques pauses. Mais j’ai
du mal à imaginer que je pourrai tenir sur cette durée. Je suis d’ailleurs sans illusion. Même si j’avais été plus chanceuse, Maîtresse Cindy se serait sans doute arrangée pour que le résultat
reste inchangé. 10 fois 4 = 40. 2
fois 20 aussi !
Elle profite de mes allées et venues pour prendre des photos (j’avais demandé à ma copine Cindy d’emporter son appareil).
Voilà, c’est fait. Non sans avoir hésité, j’ai jeté mon dévolu sur huit instruments et je les ai alignés sur l’estrade. Maîtresse Cindy m’ordonne de me mettre à genoux devant eux, puis de les nommer et d’en donner tour à tour une rapide description. En résumé, il y a deux martinets, une cravache, un fouet à longues lanières, un strap, un petit paddle en cuir, et pour finir deux paddles en bois (l’un en forme de raquette de jokari striée sur le dessus, l’autre en forme de battoir à linge épais et évasé). Elle me reprend sur une description, estimant qu’elle ne correspond pas à l’instrument en question. Il s’agit du deuxième martinet (celui qui est doté d’une tête articulée, spécialité maison, déjà bien connu des habituées, qu’elle utilise fréquemment, semble-t-il, et que j’ai déjà expérimenté à de nombreuses reprises, notamment lors de l’émission de France Culture en présence d’Irène et de son équipe). C’est en fait un prétexte pour le remplacer par un instrument de son choix Il s’agit d’un martinet de petite taille et en latex. Cette rectification une fois opérée, Maîtresse Cindy m’invite à classer de gauche à droite les instruments par ordre croissant de dureté. J’ignore si mon classement est le bon mais je ne change rien à la disposition existante. Maîtresse Cindy ne fait aucun commentaire. Advienne que pourra !
Il faut maintenant que je me relève et que je pose les mains à plat sur le bureau de la première rangée, les jambes écartées, les fesses tendues en arrière. Je me mets en position. Premier martinet. Échauffement. Préparer progressivement la peau sur l’ensemble de la surface à corriger. La réchauffer. Accélérer progressivement la circulation sanguine par un balayage léger. Avant d’augmenter la cadence. Bien sûr, Maîtresse Cindy a pris le soin de baisser préalablement mon petit short gris. Mais j’ai encore ma culotte en latex. Plus pour très longtemps. Les coups s’intensifient. Je comprends que ma professeur veille à bien les répartir sur toute la surface disponible afin d’obtenir une couleur homogène. La durée totale de l’épreuve me pose question. Quarante minutes. A ce compte-là, c’est sûr, je ne vais pas en sortir indemne.
J’imagine déjà le dialogue à la maison. « Attends,
tourne-toi, mais qu’est-ce que c’est que ça ? Qu’est-ce que tu t’es fait ? C’est rien, ma chérie, c’est juste ma maîtresse qui m’a donné la fessée ! ». Enfin tant pis !
C’est parti ! J’aurais pu y penser avant. On ne peut pas désirer une chose et la refuser quand elle se présente. Que deviendrait le plaisir ? Et puis si cette pensée a traversé mon
esprit, ce ne pouvait pas être celle d’une petite collégienne. La preuve que je ne suis pas suffisamment dans mon rôle. Il faut que je me reprenne. Les cinq minutes tardent à sonner. Je trouve le
temps long. D’autant plus que les coups sont plus appuyés. Il faut que je me réserve p
our la suite. S’il y a bien progressivité dans le processus, je n’en suis encore qu’au tout début. J’aurais même envie de plaquer mon buste sur le plat du bureau
pour mieux me laisser tomber en avant, plier le corps au niveau de la taille et faire ressortir davantage mes reins pour les offrir aux lanières. Vieux fantasme de la discipline anglaise où la
jeune élève reçoit sa punition, poitrine plaquée sur son bureau, jupette relevée et culotte baissée sur les cuisses. Je ne le fais pas car je sais que dans cette position, je serai encore plus
vulnérable. Penser à s’économiser. Le plus dur est à venir. Nous n’en sommes jamais qu’au bout des cinq premières minutes. Maîtresse Cindy baisse ma culotte en latex et inspecte les résultats.
Elle semble très satisfaite. Deux belles zones circulaires rosées et parsemées, à l’endroit des picots, de petits points rouges plus foncés, qu’elle compare à des
coccinelles.
Je suis autorisée à me redresser. Pas pour bien longtemps. Et à frotter mes fesses qui commencent à me piquer. Le temps aussi pour Maîtresse Cindy de régler son chronomètre. Elle me demande d’enlever ma culotte en latex. Mon short est enroulé autour de mes chevilles. Dans cette position nettement plus exposée, la correction reprend. Cette fois-ci avec le petit martinet en latex. Contact plus « lisse » et plus glacé. Lanières molles et courtes. Une simple impression. Tout dépend de la façon dont on le manie. Je comprends que le premier martinet avait été réservé à l’échauffement, celui-ci va « entrer dans le vif du sujet ». Je suis sans illusion. Effectivement, rapidement les coups sont plus appuyés et s’abattent sur mes reins. Les plus douloureux sont ceux qui s’égarent à la périphérie, sur le côté, là où le muscle est moins épais, la peau plus fine et tendre. Continuer à supporter. Se préparer à la suite. Je n’ai encore rien vu. Ouf, la sonnerie retentit. Pause. Massage des fesses. Cela me fait un bien fou de pouvoir apaiser le feu qui m’envahit, ne serait-ce que quelques instants.
Changement de décor. « Suivez-moi jusqu’à la
grille. » La fameuse grille d’entrée du Collège. Cadenassée. Je resterai debout. Culotte baissée. Maîtresse Cindy referme la grille. De l’autre côté des barreaux, elle a installé un miroir
vertical qui me permet de me voir en pied. « Baissez votre culotte. » J’obéis. Elle me pose sur le haut du crâne un immense bonnet d’âne noir équipé par-devant et par-derrière d’une
étiquette portant la mention « Ane ». Décidément, je suis gâtée. Elle ne perd rien pour attendre, la petite Aurélie ! Sauf que si je la dénonce à mon tour, je risque d’être punie
pour l’avoir accusée. Avec Maîtresse Cindy, il faut s’attendre à tout. Pour le moment, je dois agripper les barreaux avec mes mains et cette fois-ci, ce sera à la cravache d’entrer en action.
Maîtresse Cindy la manie avec dextérité. Perfectionniste. Le souci du travail bien fait. Propre. Élégant. Je me dandine un peu. Mon bonnet tombe. Je dois le remettre et le tenir avec les mains.
Cela m’évitera la tentation de les utiliser pour protéger mes fesses en tentant d’arrêter les coups. Surprise. A plusieurs reprises, Maîtresse Cindy utilise sa cravache
pour tapoter ma verge qui s’est dressée. Impossible de dissimuler que ce
contact par-devant ne me laisse pas indifférente. Les coups sont bien dosés. Juste suffisants pour m’exciter. Elle en profite pour prendre une photo. Le chronomètre sonne. Encore cinq minutes
d’écoulées.
Mon gros fantasme serait qu’elle réussisse un jour à me faire réellement pleurer. Non pas pleurer comme un adulte, sous l’effet d’une souffrance purement physique à la limite du supportable. Ce n’est pas ça que je recherche. Je ne veux pas hurler de douleur. Mais éclater en sanglots comme une collégienne qui ferait face à la même situation que celle que je suis en train de vivre. Coller jusqu’au bout à mon personnage. Même dans ces circonstances-là, penser à réagir comme elle le ferait. Abandonner ses réflexes d’adulte. Sous la douleur, c’est difficile. Mais j’imagine que ce n’est pas impossible. Je voudrais donner libre cours à mes émotions comme une enfant démunie, seule, sans défense, victime de l’injustice des adultes, humiliée devant ses camarades, livrée à leurs quolibets et à leurs sarcasmes. Retrouver ces sensations troubles de peine et de plaisir. Allongée, les fesses à l’air, sur les genoux d’une institutrice intraitable pour une leçon mal apprise. D’une tante sévère à qui vos parents vous confient pendant un mois l’été et qui entend bien profiter de votre présence pour vous plier à son autorité. D’une monitrice de colonie trop heureuse de donner libre cours à ses pulsions sous prétexte de faire respecter la discipline.
Heureusement, la pause est là pour me permettre de respirer quelques instants. De me frotter là où ça chauffe. Et ça chauffe beaucoup ! J’imagine un rouge écarlate. Certainement déjà bien soutenu. Je ne me fais aucun doute là-dessus. Et maintenant, le fouet à longues lanières épaisses. A mon avis, beaucoup plus redoutable que les deux martinets précédents. Je ne me suis pas trompée. Ne pas chercher à me crisper. C’est encore plus douloureux quand le choc ne peut pas être en partie absorbé par le gras du muscle. Par-derrière, ma main tente de faire écran. Peine perdue. Maîtresse Cindy sait trouver l’angle qui lui permettra d’arriver à ses fins. Je n’ai plus qu’à attendre.
Et à me préparer à l’étape suivante. Le strap, cette lanière de cuir épaisse utilisée dans les collèges anglais pour remettre dans le droit chemin les jeunes filles indisciplinées. Plus la fin approche, plus l’épreuve est douloureuse. D’autant plus que là aussi, comme avec la cravache, Maîtresse Cindy ne se contente pas de me donner des coups sur les fesses mais aussi de passer par-devant pour en gratifier ma verge qui apparemment apprécie. Au point où j’en suis, rien n’est trop bon et si je réagis comme ça, c’est qu’il me reste de la marge. Un indicateur pour Maîtresse Cindy lui montrant qu’elle peut continuer sans s’occuper de rien d’autre. Et elle le fait avec application, méthode, concentration. Jusqu’à la fin du temps réglementaire.
« Maintenant, Mademoiselle Claire, vous allez vous
mettre à quatre pattes. » Nous sommes toujours dans la salle de classe, face à la grille d’entrée. Je peux imaginer que mes petites camarades, attentives au moindre détail, suivent avec
intérêt toutes les phases de ma punition. « Prosternez-vous en avant, le front contre le sol. C’est très bien. Comme ceci, vos fesses seront parfaitement tendues et offertes. » Je
l’entends s’éloigner un instant dans la pièce d’à côté. Changement de musique. Style chansons populaires. Les feuilles mortes. Les pas des amants désunis… Chansons allemandes aussi. Le son a été
poussé. Maîtresse Cindy ne tarde pas à revenir. Je sens immédiatement entre mes fesses la pointe d’un gode. Elle l’introduit prestement. Sans douleur. J’imagine qu’il s’agit du modèle rose qui
était posé sur sa table médicale. Puisque j’adore le rose, elle a tout de suite fait le rapprochement avec le reste de ma garde-robe. C’est encore de ma faute si je me punis moi-même ! En
plus, il est vibrant. Intensité variable. Je
ne peux pas distinguer ce qu’elle fait mais je
constate qu’elle peut l’arrêter et le remettre en marche comme elle le souhaite, en appuyant sur un bouton, au gré de sa fantaisie, en fonction du rythme de la musique ou du paddle. Car c’est
maintenant avec cet instrument que je suis punie. Un petit paddle en cuir épais, une sorte de palette de forme ovale, certainement étudiée pour la plus grande efficacité. Toujours la même
progressivité. Doucement au début, plus rapidement et plus intensément vers la fin. Supporter l’épreuve. Ne pas en rajouter dans les soupirs ou dans les gémissements. Montrer que je suis capable
de résister. La musique est forte. La brûlure est intense. Elle ne vient pas tout de suite mais elle se manifeste avec un léger décalage et vous prend à retardement avec encore plus de vigueur.
Marche-arrêt du vibreur. Je ne sais plus où me mettre et toujours ce petit short entortillé autour de mes chevilles qui entrave mes mouvements.
L’épreuve semble terminée. Je n’ose pas trop y croire. Car j’ai bien observé qu’il restait encore les deux paddles en bois. Le temps a-t-il passé trop vite ? Maîtresse Cindy est-elle disposée à faire preuve d’indulgence ? L’histoire ne le dit pas mais la deuxième hypothèse me paraît exclue. En tous les cas, le scénario n’est plus le même. Je suis autorisée à me relever et à revenir vers l’estrade. Je le fais bien volontiers en me tenant les fesses. Apparemment, ce sera la scène finale. Le sac en plastique et le gant noir ne laissent aucune incertitude sur l’épreuve qui va suivre. Celle des orties. Elle m’ordonne de me mettre à genoux juste en bas de l’estrade et dispose devant moi une feuille de papier absorbant. Ah, le papier absorbant ! L’indicateur tangible de la fin de mes tourments. D’un dénouement agréable. Le signe explicite de l’autorisation qui va m’être octroyée de pouvoir enfin prendre mon plaisir. Il n’y a plus aucun doute. Tout va se jouer dans quelques instants. Pouvoir se relâcher après avoir tenu le plus longtemps possible. Elle s’assied devant moi. Juste devant moi. Et baisse ma culotte.
Quelques tiges magnifiques d’orties amoureusement cueillies le long des fossés quelque part dans la verte campagne. Il ne s’agira pas d’une fouettée comme je peux le craindre mais de caresses insistantes sur ce que j’ai de plus fragile : ma verge, mon entre-jambe, la surface de mes fesses surchauffées. Les feuilles effleurent la surface de ma peau tandis que mon pénis est fermement serré dans l’étau de son gant noir. Curieusement, la piqûre est supportable. Peut-être est-ce parce qu’à cette saison, la nature commence à s’endormir. Dans d’autres occasions et avec les mêmes plantes, je garde des souvenirs plus cuisants. Maîtresse Cindy s’en étonne. Je ne vais pas m’en plaindre. Elle m’autorise à me masturber, à prendre mon plaisir, à aller jusqu’au bout. Simplement, il faudra que je me répande dans le creux de ma main. J’aurais préféré une délivrance plus exubérante mais je comprends qu’assise devant moi, elle ne souhaite pas trop s’exposer à mes effusions.
Dans l’immédiat, je me trouve un peu sèche. Ce serait
tellement plus simple si j’étais lubrifiée. Madame, est-ce que vous pourriez me donner une goutte de gel ? Elle me regarde d’un air sévère, les sourcils froncés. « Cela vous boucherait
l’anus… » Je comp
rends ma faute. Elle n’a pas
besoin de compléter sa phrase… « de me le demander poliment »… « de me dire s’il vous plaît ». Sans doute ai-je été trop brutale. Impatiente d’en finir. Obsédée par ce seul
objectif. J’essaie de me rattraper. Mais cette phrase assez dure, je l’entends encore. A ce moment critique et à sa place, je ne l’aurais pas prononcée. Une noix de gel suffit à produire le
miracle. Quelques instants encore. Une main puis l’autre. Maîtresse Cindy m’observe. « Vous seriez prête à tout, offerte par-devant et par-derrière, n’est-ce pas Mademoiselle
Claire ? » Je réponds oui, non pas pour qu’elle entende la réponse qu’elle attend mais parce qu’à cet instant précis, c’est complètement ce que je ressens et ce dont je serais capable.
Mon attitude doit le révéler. Elle n’a même pas besoin de le lire dans mes pensées. Cette dernière image est celle qui fait tout basculer… Je m’abandonne… discrètement… puisque c’est la consigne.
Une pause puis Maîtresse Cindy se saisit de ma main gauche et la porte à hauteur de mes lèvres. Je comprends que je n’aurai pas d’autre choix que de boire ma propre liqueur. D’aller jusqu’au bout
de ma soumission. J’obéis. Elle me demande quel goût ça a. J’hésite à répondre. Elle le fait à ma place. « Ça a le goût d’un gros bonbon rose ! » Exactement la réponse qu’il
fallait pour cette chipie de Claire Grenadine !
Maîtresse Cindy me demande de déposer un baiser sur son pied
posé sur l’estrade. Je le fais avec plaisir. Le rideau se ferme sur la scène. Les projecteurs s’éteignent. Elle me demande d’essuyer les traces de ma pollution sur le sol. Je rejoins la salle où
je me suis changée pour me déshabiller. Avec son accord, je lui laisserai tout un assortiment d’élastiques de couleur pour nouer les cheveux. Ils pourront servir une autre fois. Il faut que je me
dépêche. « Il est 19h.15 », me dit-elle en souriant. « Vous allez être en retard ! » Je n’ai pas vu le temps passer. Quand je suis avec elle, il est arrêté. « C’est
votre tenue pour faire de la gym ? », me demande-t-elle. Je lui réponds oui. Sans doute y a-t-il un léger malentendu. Je ne vais pas dans les salles de gym avec cet accoutrement mais je
m’en sers réellement pour faire du jogging, dans la nature, en province, loin de Paris. Je lui avoue même que j’ai un ensemble identique, blanc bordé d’un galon bleu pâle. Je lui confie que
courir dans cette tenue me procure des sensations érotiques très agréables. Quand je croise quelqu’un, parce que cela m’arrive, je prends l’air concentré de la coureuse à pied tout à ses efforts
et je guette du coin de l’œil sa réaction. Entrevue fugitive. C’est à peine s’il (ou elle) m’a vue que je suis déjà plus loin. A ce petit jeu, je crois que j’ai dû en surprendre plus d’un et plus
d’une.
Douche éclair. Je me rhabille. Nous nous retrouvons dans l’entrée du donjon. Maîtresse Cindy évoque déjà la fin de l’année. Elle a sans doute raison, je n’aurai pas l’occasion de la revoir
d’ici-là. Je préfère ne pas y penser. A deux reprises, elle me demande de lui envoyer le compte-rendu de la séance que nous venons de partager. A constater son insistance, je prends conscience de
l’intérêt que mes récits peuvent présenter pour elle alors que - je n’ai pas honte de l’avouer - je les rédige dans un but très égoïste et avant tout pour moi. Pour conserver des souvenirs
agréables. Pour retenir le cours du temps. Nous nous embrassons. « On s’écrit », me dit-elle.
La porte se referme. Je retrouve le bruit de la rue. Il est 20h.20 quand j’arrive à la maison. Dans le bus, l’esprit encore tout encombré des événements qui viennent de se dérouler, j’imagine le dialogue amusant que je pourrais vivre. « C’est à cette heure-là que tu rentres ? Oui, désolée, un travail urgent à terminer. Tu veux la fessée ? Ce n’est pas la peine, c’est déjà fait ! Pardon ? Non, non, rien…. »
connaissant bien ma fille, je crois opportun de porter à votre
connaissance un certain nombre d’informations qui pourraient vous être utiles.
sont réservées aux gamines. A mon avis, elles lui
vont très bien, au contraire, et lui donnent l’allure de la petite fille qu’elle est encore, même si elle essaie sans succès de se faire passer pour une grande.
Il
faut que j’écrive tout de suite. Quitte à ce que cela déborde. Saisir l’instant. L’émotion. La douleur. Le plaisir. Ne pas laisser refroidir. Trop longtemps après, la spontanéité disparaît. Le
propos devient neutre. Objectif. Froid. Raisonnable. C’est triste d’être toujours raisonnable. Une enfance heureuse. Une famille unie. Un bon collège. Des études sérieuses. Des professeurs
émérites. Une culture classique. Des résultats honorables. Une carrière assurée. Un emploi stable. Une vie équilibrée...
photographe américaine Cindy Sherman. Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable. Le déclic
métallique d’un portillon qui pivote sur lui-même. Derrière, une main qui se tend. Celle de Cindy. D’une autre Cindy. Maîtresse Cindy. Faites-moi un baisemain. A défaut de pouvoir vous prosterner
pour me baiser les pieds. Oui, maintenant, dépêchez-vous, vous voyez bien, derrière, il y a du monde qui attend.
faut. Pour que la douleur soit délicieusement supportable. Qu’elle se rappelle à moi en permanence. Qu’elle me
tienne en éveil. Qu’elle ne se laisse pas endormir.
n d’imaginer le fond de nos pensées ni la nature du jeu auquel nous nous livrons. J’écoute les commentaires de Cindy. Mon esprit est tendu. Le reste aussi. Nos regards se
croisent. Esquissent un sourire. Se comprennent en silence. J’adore plonger mes yeux dans les siens. Pourquoi lui ai-je écrit qu’ils étaient bleus ? Je l’observe comme j’observe l’autre Cindy.
Celle qui sait se transformer en petite fille, en clown, en star d’Hollywood. A sa façon, elle incarne, elle aussi, les identités les plus diverses. Au gré de ses fantaisies. Mais aussi en
fonction de mes fantasmes. Elle n’est pas la seule. Je suis dans la même situation. Nous jouons tous des personnages. Carcan de la reconnaissance sociale, l’image que je renvoie n’est pas celle
que je voudrais donner.
ectrice. Quand la visite sera finie - c’était la sortie de fin d’année - nous retournerons une dernière fois en
classe. Si je suis bien sage - mais ai-je vraiment envie de l’être -, j’aurai droit à un goûter. Une mousseline de fruits accompagnée de tranches de banane coupées en rondelles et de petits
gâteaux. La bibliothèque rose. Pensez-vous l’avoir suffisamment mérité, Claire ? Tandis que nous refaisons une dernière fois le tour des salles en sens inverse, je tente une réponse positive.
Bienveillante. Après tout, je verrai bien. C’est elle qui décidera. Ce qu’il y a d’excitant, ce n’est pas de savoir comment tout cela va s’achever, c’est d’ignorer le chemin qui va nous conduire
jusqu’au bout.
main. Vous allez les mettre là maintenant, derrière ce présentoir de cartes postales. J’hésite. Elle me fait
faire des choses insensées. Pour la première fois de ma vie. Je déboutonne le haut de ma chemise et j’applique les pinces sur mes tétons tandis qu’elle fait semblant de choisir. La Tour Eiffel.
Le Moulin rouge. Ne pas se précipiter vers le plaisir. Le sentir progresser. Le ranimer à intervalles réguliers. Le laisser encore inassouvi. Nous avons encore du temps devant nous.
lle
me traite de petite vicieuse et de garce. La plus garce de toutes celles qu’elle connaît. Peut-être qu’elle tient le même discours aux autres aussi. C’est difficile à expliquer mais j’ai
l’impression qu’elle le pense vraiment. Après tout, pourquoi pas ? Je n’en ai même pas honte. Cela fait tellement du bien d’être vicieuse et garce.
s informations qui m’ont été communiquées par Claire, le Severity College aurait été
contraint de fermer ses portes ce matin à titre de précaution et pour une période indéterminée à la suite de la découverte de plusieurs cas de grippe A (H1N1) parmi les élèves.
comme
je le crains, inventée de toutes pièces. J’ai d’ailleurs averti Claire que les fessées
familiales n’étaient pas grand-chose au regard de ce qui l’attendait au collège, que j’allais immédiatement rétablir la vérité auprès de vous, et que vous sauriez prendre les mesures
nécessaires.
J’ai une
grande, très grande nouvelle à t’annoncer : j’ai fait récemment l’acquisition de mon premier soutien-gorge. Oui, tu as bien lu, mon premier soutien-gorge. Tu es la première à qui j’en parle.
C’est tout frais, ça date de mercredi dernier. J’étais folle de joie. D’autant plus que je ne m’y attendais pas. Ou en tout cas, pas aussi tôt. Cet été, j’avais bien constaté dans la glace que ma
poitrine avait grossi et que j’avais de plus en plus de mal à boutonner mes chemisiers mais les choses se sont précipitées le jour de la rentrée. « Un peu de silence, mesdemoiselles, mettez-vous
en rangs pour la visite médicale ! » Nous voilà en petite tenue à attendre notre tour dans le couloir de l’infirmerie. Entre parenthèses, c’est tou
r arriver. Ma maman n’a pas paru l’air surprise. Elle a même trouvé très bien que ce soit ma directrice qui s’en occupe personnellement. Tant mieux, avec elle, à coup sûr, je n’aurais
pas eu un seul instant voix au chapitre. Elle m’aurait collé de force l’inévitable brassière ringarde à fleurettes en m’assurant que j’allais grandir encore et que c’était bien suffisant pour
commencer.
m’a rassurée. Elle me prenait sous son aile et
acceptait de m’initier aux mystères des « grandes ».
s de modèles de soutiens-gorges
m’attendaient, déjà disposés sur la table. J’étais très excitée. D’autant plus qu’il y avait là, juste à côté, une grande glace dans laquelle j’allais pouvoir m’observer en pied.
seins de sa Directrice.
ofondeur B qu’il fallait prendre pour cette taille.
devant, et qu’elle semblait un peu contrariée qu’ils ne m’aillent pas. Au fond,
c’est vrai, 90, tu ne trouves pas ça un peu bizarre, toi ? Histoire de rigoler un coup, j’ai failli dire à Maîtresse Cindy que son tableau devait être inexact. Qu’on commençait forcément par un
85 quand c’était la première fois. Je ne suis pas certaine qu’elle aurait vraiment apprécié. En me foudroyant du regard, elle m’aurait répondu que décidément j’étais toujours aussi insolente, que
je ne pouvais pas me retenir d’ergoter, qu’elle s’y connaissait tout de même mieux que moi et qu’elle n’avait de leçon à recevoir de personne dans ce domaine. Alors pour la faire bisquer, j’en
aurais rajouté une petite louche en lui confiant qu’elle aurait pu s’en apercevoir un peu plus tôt parce que moi, quand je me regardais dans la glace, j’avais remarqué depuis longtemps que mon
corps avait changé. De toute façon, je vais te dire, 90, je n’ai rien contre, bien au contraire. C’est même plutôt cool. A ce rythme-là, je devrais rapidement faire exploser les compteurs. Je te
parie que je vais monter à 100 l’année prochaine. A la limite du retrait de permis !
é, d’un ton enjoué, il ne
nous reste plus qu’à nous rendre dans un magasin pour en faire l’acquisition ! Je l’ai regardée fixement. Dans les yeux. Son sourire n’enlevait rien à sa détermination. J’avais du mal à y croire.
C’était pour de vrai. Pour ne rien te cacher, j’y avais déjà pensé. Je lui en avais parlé. Elle avait deviné mon intérêt. J’espérais secrètement que mon incursion initiatique dans l’univers
féminin se prolongerait sous cette forme. Tout en me rassurant en me disant que j’adorais me faire peur mais que je savais bien que je le jeu s’interromprait à l’issue des phases préliminaires,
qu’elle n’oserait pas aller jusqu’au bout et que tout cela resterait du domaine du fantasme.
ue. Vacarme de la
circulation. Un monde fou sur les trottoirs. C’était un peu stupide de ma part, mais consciente de ce que nous allions faire, j’ai eu l’impression que tous les gens que nous croisions et qui nous
observaient en souriant le savaient aussi. Maîtresse Cindy se tenait à ma hauteur et a engagé la conversation. Toutefois, préoccupée par ce que je m’apprêtais à vivre, je me rappelle l’avoir
écoutée d’une oreille plutôt distraite. Elle a eu le temps de me glisser qu’elle m’emmenait dans un magasin spécialisé, que ce serait mieux comme ça pour un premier achat, et que j’aurais bien le
temps par la suite de choisir une boutique plus conforme à mes goûts. J’ai alors réalisé qu’elle parlait sérieusement, qu’elle avait sans doute déjà tout préparé et vérifié à l’avance et que rien
n’avait été laissé au hasard. Pensive, je suis allée jusqu’à lui demander si la vendeuse avait été prévenue de notre visite. Mais elle s’est bien gardée de répondre.
annequins, retournaient les étiquettes, soupesaient l’étoffe des modèles, en appréciaient la texture, l’élasticité, la transparence, comparaient les formes et les couleurs, les
décrochaient et les portaient à hauteur de leur buste pour s’imprégner d’une première image mentale dans le reflet d’un miroir. Anticipant, par exemple, l’effet irrésistible de tel ou tel
décolleté pigeonnant vanté par le fabricant pour les échancrures carrées. Les autres plongeaient leurs mains dans les bacs et extirpaient tant bien que mal les pièces entrelacées dans l’espoir de
trouver leur taille. Ma première impression a tout de suite été la bonne. Beaucoup de choix. Des couleurs vives. Fraîches. Acidulées. L’impression soudaine de me trouver dans une confiserie.
Partagée entre le caprice de vouloir goûter à tout et la conscience attristée de devoir me restreindre.
le choisisse moi-même. J’ai pensé aussi qu’en restant sciemment dans l’ombre, elle avait surtout dans
l’idée de concentrer le faisceau du projecteur sur mes faits et gestes. Pour que l’on finisse par me remarquer. Et pour que toute ambiguïté sur la signification de notre présence soit levée. Je
n’étais pas là pour la conseiller dans son choix à elle. Que je le veuille ou non, je tenais au contraire et pour une fois le rôle principal. En tant qu’accompagnatrice, elle se limiterait à me
donner la réplique.
assorti d’un petit string super mignon. Là encore, sur les conseils de ma
Directrice, j’ai sélectionné un 90 B pour le haut et un 38/40 pour le bas. Petit à petit, les pièces de lingerie se sont accumulées sur mon bras et je me suis sentie de plus en plus gênée. D’un
côté, je n’avais pas l’intention de me priver en opérant dès le départ une présélection trop restreinte, mais de l’autre, je me conduisais de plus en plus ouvertement comme une acheteuse à part
entière, je pouvais de moins en moins me cacher. J’avançais en terrain découvert. Du coup, je me suis absorbée dans mon choix, histoire de fixer mon attention sur quelque chose pour éviter de
rencontrer le regard surpris, voire amusé ou légèrement moqueur, des clientes.
e ! Je ne sais pas si l’on a vu le rouge me monter aux joues mais j’ai pressenti que j’allais au-devant de sérieux
ennuis. Que le pire m’attendait. Un supplice insupportable car d’autres modèles m’attiraient encore. Notamment un petit rouge et noir très frais et impertinent, décoré de motifs tout droit sortis
d’une bande dessinée. Il me plaisait beaucoup. Ma Directrice l’avait, semble-t-il, repéré aussi de son côté mais l’opération était sans espoir car il n’y avait pas ma taille ni de bas pour aller
avec !
un jour. Dans l’immédiat, c’était bien celui-là
qu’il me fallait. Très simple. Très frais. Très innocent. Bien assorti à son appellation juvénile : « Charlotte ». Nos mains ont plongé à tâtons dans le méli-mélo du bac pour en extraire un
soutien-gorge à ma mesure, et faute de trouver un 38/40 pour le bas, je me suis rabattue sur un 40/42, un string craquant, décoré d’un petit nœud noir par-devant et par-derrière. Pour me montrer
que cette légère différence de taille resterait sans conséquence, Maîtresse Cindy n’a pas hésité à déplier un 38/40 dans une autre couleur. J’ai eu l’impression qu’elle le faisait moins dans
l’idée de me convaincre à tout prix que de me placer délibérément dans une situation embarrassante. Il paraît que je suis perverse mais je crois que je ne suis pas la seule.
esse Cindy
prenait visiblement un malin plaisir à marteler le sol de ses bottines noires pour me signifier son impatience. A côté, la situation ne s’arrangeait pas vraiment non plus. Ma voisine n’arrêtait
pas d’entrer et de sortir pour se contempler dans le miroir en profitant au passage des conseils de son amie restée à l’extérieur. A entendre leurs fous-rires, elles avaient l’air de bien
s’amuser. Je me suis alors décidée à me jeter à l’eau et j’ai tiré le rideau. A moitié seulement. Mais Maîtresse Cindy s’est empressée de l’écarter en grand.
e. Mes voisines de cabine, enchantées de l’aubaine, ne se sont pas gênées pour m’observer de leur côté. J’ai quitté
malgré moi ma cachette. Avec une infinie prudence. Les sens en éveil. Le regard balayant systématiquement le magasin comme un radar, soucieuse d’éviter autant que possible les mauvaises
rencontres. Tel un escargot prêt à rentrer dans sa coquille à la première alerte.
e dans tous les sens, de m’arrêter devant la glace, de repartir, je me suis sentie tellement gênée que je n’ai plus osé lever les yeux. C’était un peu comme si j’avançais sur un
podium pour un défilé de mode. On aurait cru que toute la clientèle s’était donné le mot pour converger vers le rayon lingerie. Des commentaires goguenards et des rires étouffés s’attachaient à
mes pas. A chaque fois que je faisais demi-tour pour regagner ma cabine, un sentiment étrange et indéfinissable m’envahissait. Comme si mille paires d’yeux étaient pointées sur le bas de mes
reins, attentives à ne rien perdre du spectacle.
tour était venu d’entrer en
scène. Et de jouer le personnage que l’on attendait d’elle. A mi-chemin entre l’experte technique et la psychologue féminine. Ses gestes étaient rapides et précis. J’ai senti ses doigts effilés
parcourir ma peau, effleurer mes seins, ajuster une bretelle, descendre plus bas, remonter le long de mes cuisses nues, tendre les bords de mon string très haut sur mes hanches.
la file où il y avait le plus de monde afin que mon achat ne passe pas
inaperçu. Quand notre tour est venu, elle est restée un peu en retrait, laissant croire que nous ne connaissions pas et qu’elle était la cliente suivante. La préposée s’est emparée de mon petit
ensemble et a levé les yeux vers moi comme pour vérifier qu’il n’y avait pas d’erreur. « C’est pour vous ? ». J’ai marmonné un « oui » quasiment inaudible. Elle a souri. J’ai fait semblant de
fourrager dans mon portefeuille. J’aurais donné tout ce que j’avais pour en finir et pour partir au plus vite. Elle a dû le sentir car elle a tout fait au contraire pour ralentir la cadence en
m’expliquant à voix haute - afin que tout le monde entende - que ce modèle avait beaucoup de succès en ce moment, que j’avais fait le bon choix, que j’en serais assurément satisfaite, qu’il se
lavait facilement, qu’en plus il était en promotion… Je bouillai
s intérieurement et
je sentais par-derrière les clientes se pencher sur le comptoir pour tenter d’identifier l’origine du ralentissement. Impassible, la caissière a poursuivi son petit manège, apparemment ravie de
me retenir sur le grill. Après avoir fait semblant de ne pas pouvoir enlever les pastilles antivol, elle a cru nécessaire de vérifier qu’il n’y avait pas de défauts en tendant devant elle à bout
de bras le soutien-gorge et le string. Je l’aurais giflée si j’avais pu. J’ai enfin pu régler mon achat. Il lui a fallu encore un temps fou pour le glisser dans une pochette et nous sommes
sorties du magasin, après un dernier coup d’œil goguenard dans notre direction du vigile de faction à l’entrée.
ée allait certainement marquer à jamais ma vie entière.
mystérieux voire ésotérique, en référence avec la date
à laquelle elle s’est déroulée : le 9 septembre 2009. Car ce mercredi n’était pas déjà et en soi un jour comme les autres. Mais entre les murs du donjon de Maîtresse Cindy, il a pris subitement
une résonance particulière. Résonance, c’est le mot approprié pour une création musicale inédite - mais pas seulement musicale - à laquelle j’ai apporté mon concours sans le savoir, en compagnie
de Maîtresse Cindy et de Frédéric Acquaviva, compositeur. Ce qu’il y a de bien chez Maîtresse Cindy, c’est qu’avec elle, c’est presque toujours la première fois. Elle n’en finit jamais de vous
surprendre…
uide saura épouser mes formes et
mes mouvements. Fait exceptionnel, Maîtresse Cindy recourt à son micro pour m’avertir que la leçon ne va pas tarder à commencer. Sa voix résonne dans l’enceinte située tout juste à côté de
l’entrée de la classe. Cette annonce quelque peu inhabituelle est, à mon sens, certainement destinée à prévenir quelqu’un d’autre dans le donjon. La présence d’une tierce personne ne m’apparaît
pas, en effet, totalement impossible. Bien au contraire, j’ai entendu ma maîtresse procéder à plusieurs allées et venues tandis que je me préparais et j’ai cru entendre le son de sa voix en
conciliabule avec un interlocuteur ou une interlocutrice.
n’était pas à côté de moi pour me surveiller. Toujours aussi exhib, constate-t-elle ! Oh oui, et même de plus en plus !
Parfait, ça tombe très bien ! Que veut-elle dire par là ? Je le saurai bien assez tôt. Pour le moment, le jeu « normal » suit son cours. Je vais commencer par vous « contraindre ». Relevez votre
jupe et baissez votre la culotte. Elle coupe un brin de ficelle blanche qu’elle plie en deux pour me ligaturer les testicules. Juste la bonne pression. Ni trop lâche ni trop serrée. Sensation
délicieuse. Vous pouvez vous rhabiller. Je renfile ma culotte et remets de l’ordre dans ma tenue.
sais pas encore mais c’est le son qui sera au cœur de cette séance. Et je découvrirai également à la fin que ces sons que je perçois pour la première fois ne sont pas de F.
Acquaviva mais d’un autre compositeur. Maîtresse Cindy ne prend pas la peine de m’attacher les mains et les chevilles. Je ne serai pas soumise au supplice de la machine à fessée, ni d’ailleurs à
la fucking machine. Elle se contente simplement de m’écarter les jambes. Pour ce premier exercice, elle va me fesser à la main mais très progressivement et très sensuellement, en suivant le
rythme des sons qui nous parviennent. C’est clairement un échauffement par rapport à ce qui va suivre. Mais ce n’est pas que cela. C’est surtout une chorégraphie en harmonie très étroite avec la
musique. La pâleur de mes fesses fait dire à Maîtresse Cindy que je n’ai pas dû me mettre souvent en bikini. Difficile de remettre en cause ce constat. J’excipe que ma maman m’obligeait à porter
un short. Mais Madame la Directrice me corrige à nouveau : dites plutôt un bermuda. En effet, seuls mes mollets sont bronzés. Maîtresse Cindy me caresse le corps par-dessus ma jupe puis la relève
progressivement. Gestes très sensuels. La matière de la jupe y est certainement pour quelque chose. Me voilà maintenant en string, livrée à ses mains expertes.
ar défi ou par plaisir, pour donner prise au volume
et au son. Je tortille à droite et à gauche en essayant d’anticiper ce qui va se produire. Ma main gauche, libre, pend en dehors de la table et trouve dans la présence de la jambe nue de ma
maîtresse debout à mes côtés une compagnie agréable. Je ne résiste pas à l’envie de la caresser délicatement. J’adore ce contact. Maîtresse Cindy s’en rend bien compte mais elle se laisse faire.
C’est aussi pour moi une autre façon de manifester ma complicité. Le jeu dure et s’intensifie. Je finis anéantie, les bras ballants de chaque côté de la table, avec comme une sensation de sommeil
qui me gagne. Comme si je sortais d’une séance de massage.
ngation et le salon. Attention à la marche. Pour rendre la scène plus érotique, elle relève ma jupe, baisse mon string et m’empoigne le sexe afin de me tirer derrière elle. Ce
geste inattendu me plaît beaucoup. Nous finissons par arriver devant la salle du cachot que je reconnais au contact du rideau noir ajouré qui en délimite l’entrée. Levez la jambe. Je mets un
certain temps à comprendre que nous sommes arrivées devant le lit médical de chirurgie fin XVIIIème équipé de ses treuils menaçants. Il me reste à en enjamber le montant latéral. Allongez-vous à
plat ventre. Comme je suis un peu perdue dans l’espace, Maîtresse Cindy me déplace pour m’orienter dans le sens de la longueur du lit.
ouvais intervenir, je desserrerais volontiers
l’étreinte.
r ou de plaisir que je ressens. Une séquence est particulièrement représentative : c’est celle où Maîtresse Cindy me pince les fesses car à chaque pincement correspond un son
caractéristique. La coïncidence son-image est très amusante.
n avoir fini. Privée du bandeau qui me protégeait,
la lumière artificielle me semble tellement forte et irréelle que j’ai du mal à ouvrir les yeux. Finalement, je me trouvais bien dans le noir. J’entrouvre les paupières très progressivement. Un
spectacle magique m’attend. Maîtresse Cindy est devant moi, je la découvre en contre-plongée. Elle me sourit tout en me pinçant les seins. J’ai la vision de ses jambes en V, de sa poitrine
penchée en avant, et de sa jupe remontée très haut sur ses cuisses. Je lui souris à mon tour. Pour moi, cette image est très belle. A l’issue d’un rêve merveilleux, Maîtresse Cindy est la fée qui
me réveille en douceur. Elle m’explique que je viens de participer à une séance inédite, à une création, ce qui va, selon elle, certainement flatter mes penchants exhibitionnistes car j’ai été
filmée pendant toute la séquence et le film sera vu par tout le monde. Tout le monde a pu admirer vos petites fesses. Je découvre le décor derrière moi. La pièce a été pour partie réaménagée de
façon à recréer un studio d’enregistrement à l’intention de Frédéric. Ce dernier peut être isolé derrière un grand rideau bleu et or. Il y a là un amoncellement impressionnant de matériel dont un
grand synthétiseur mais également des écrans d’ordinateurs, des unités centrales, des enceintes acoustiques… Contre le mur, une chemise blanche est posé
e sur le dossier d’une chaise. Pas de doute
possible, Frédéric n’est pas visible mais s’il est là, il ne doit pas être bien loin !
face au mystère de l’origine de cette correspondance parfaite entre le mouvement et le son. Si la réalité a pu prendre une forme différente, peu importe,
pour moi qui l’ai vécue de l’intérieur, elle ne peut se rattacher qu’à une cause unique : l’action de ma maîtresse. Aucun doute possible : c’est directement par les gestes qu’elle
faisait que Maîtresse Cindy, équipée de capteurs, déclenchait les sons correspondants. Je suis très admirative de ce résultat.
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