Maîtresse Cindy

Vendredi 23 octobre 5 23 /10 /Oct 19:30

Ma soirée a commencé par une grosse nouba organisée par Reebok au Georges, au sommet de Beaubourg. Vue grandiose sur Paris. Clientèle chic et cocktails chocs. Champagne à volonté. Le fabricant de sneakers surfe sur les cendres de la nu-rave en relançant sa Freestyle, fleuron du fitness fluo des années 80. Je me lance sur la piste, aux côtés de Yelle et d’Agyness Deyn, la blonde peroxydée, mannequin vedette du créateur Jeremy Scott. Le collectif d’artistes Andrea Crews assure l’ambiance. Les platines sont trustées par Gildas et Masaya, le duo hype du label Kitsuné. Je claque une bise à David Guetta. Stomy Bugsy me fait la gueule. Peu importe, en after, j’irai sans lui à la soirée Carwash qui célèbre ses quatre ans au Wagg.

Quatre vodkas-orange plus tard, je m’écroule dans un fauteuil club. Un petit coup de téloche. Tracks sur Arte à 00h.55 pour un spécial Sidaction, ça a tout de même de la gueule, non ? Elitiste ? Tu plaisantes ! Bon d’accord, un peu moins ringard que les enquêtes de l’inspecteur Derrick sur France 2. Une émission super branchée. Complètement dingue. C’est difficile à expliquer. Il faut l’avoir vue pour le croire.

 

Pour mettre de l’ambiance, tout débute par des pubs pour le préservatif. Et puis très rapidement, le rythme s’accélère. Philippe Manœuvre, adepte du Mashed Potatoes, se retrouve ligoté au pied de la tour Eiffel par les Stranglers, Eddie Bo plaque sur son piano quelques accords jazzy, façon Nouvelle-Orléans, tandis que les hackers d’Anonymous lancent une cyber attaque contre le site de l’Église de scientologie. Tom Cruise n’a plus qu’à bien se tenir.

Qu’est-ce qu’on rigole ! Attends, c’est pas fini. On a droit à une interview de Lesbians on Ecstasy. Incroyable ! Elles sont là assises sur les marches. C’est sûr que Lesbians, ça craint déjà un peu, mais si en plus on rajoute la drogue, mortel. Je suis raide dingue de leur musique électro clash. Et puis, sur les quatre, il y en a une qui déchire à la guitare basse. Maîtresse Cindy. Coiffure blonde ultra courte. Piercing sur l’aile du nez.

   

En combinaison de vinyle galactique - plus discret, tu meurs -, elle accompagne une Esthell cagoulée Monsterlune dans les soirées gothiques fétichistes. SM fantaisie. Ben oui, le SM c’est pas que des machins glauques pour les vieux en mal de sensations fortes. C’est ludique. Rigolo. La preuve. L’ex courtière en œuvres d’art contemporain a relooké un garage destroy en donjon futuriste. Lumière bleu fluo. Machines sado-érotiques. Instruments de torture. Gare à vos fesses. Les lanières vont siffler. Salle de classe. Pupitres. Estrade. Tableau noir. Zoom sur le cahier de Claire Grenadine. Une petite vicieuse obsédée qui passe son temps à découper des pubs pour les strings et les soutiens-gorges dans les revues de mode. On aura tout vu ! Si c’est pas de l’art, c’est sûrement du cochon. 

J’adore la séquence où Maîtresse Cindy, assise à califourchon sur une branche d'arbre, se balance dix kilos d’engrais sur la tête. Elle porte un chemisier blanc ajusté. C’est superbe. Surtout quand elle soulève le sac et qu’on devine ses seins. Arrêt sur image. Je me la repasserai en boucle. Dix kilos, faut pas pousser. A mon avis, dans les jours qui on suivi, ses cheveux, elle a dû les perdre. Déjà qu’elle n’en a pas beaucoup.

 

Humour ! C’est pas le même genre que Dita. Dita Von Teese. Pin-up sur papier glacé offerte à l’objectif de Christophe. La nouvelle Bettie Page. Mais si, tu connais, la compagne de ma copine Marilyn. Marilyn Manson. C’était la fille du Père Noël, j’étais le fils du Père Fouettard, elle s’appelait Marie Noël, je m’appelais Jean Balthasar. 

C’est la fin qui m’a fait le plus rigoler. La scène du Sentence Horror Show, quand Daniel descend dans sa cave torturer Cindy, ligotée sur un fauteuil de dentiste. Il commence par lui découper la langue, à moins que ça soit le cœur. La barbaque vole dans tous les sens. Le sang coule à gros bouillons. Il y en a partout sur les murs. Enfin du gore ! On en redemande. 

Je me tue à te le répéter, il va bien falloir que tu l’admettes un jour, le SM triste, c’est fini !


Pour accéder à la séquence de l'émission Tracks qui met en scène Maîtresse Cindy, merci de cliquer ici

Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Vendredi 28 mai 5 28 /05 /Mai 17:41

4468763742 58d24d95c5Quand je l’ai observée se poser là-bas, tout au bout de la piste, après deux ou trois loopings au-dessus du terrain, autant de zigs-zags déconcertants, et un crissement anormal des pneus au moment de l’impact au sol, j’ai compris qu’elle n’était pas dans son état normal. Il avait dû se passer quelque chose.

 

Plusieurs minutes se sont écoulées. Interminables. Puis elle a fini par replier ses ailes, arrêter ses réacteurs et descendre l’échelle. Son train d’atterrissage était, me semble-t-il, légèrement faussé. Visiblement endommagée aussi, l’une de ses antennes était repliée en accordéon. A part ça, elle avait plutôt fière allure dans sa combinaison de cuir dont elle avait baissé le zip par-devant pour mettre en valeur la naissance de son décolleté. Sa peau était hâlée. Son premier réflexe a été d’allumer une cigarette. Puis elle a suivi la ligne blanche au centre du tarmac en se déhanchant légèrement, son casque intég4574404607 418b7c57faral tenu par la lanière sur le côté. Lorsqu’elle s’est trouvée à ma hauteur, plus aucun doute ne m’a été possible. C’était bien elle avec sa petite crête blonde peroxydée. Je l’aurais parié.

 

  • Z’avez pas vu ma ruche ?

 Comme sa question m’avait un peu désorientée, elle s’est empressée d’ajouter :

 

  • A vue de nez, j’ai dû faire au moins 400 kilomètres de trop vers le nord !

Et comme je continuaisapis1 à rester silencieuse, elle s’est lancée dans une série d’explications techniques sur les effets des courants d’air ascendants et du nuage de cendres en provenance d’Islande auxquels il fallait ajouter la panne totale de ses instruments de navigation et le blocage malencontreux de son radar à balayage électronique.

 

Elle s’agitait dans tous les sens. Son bourdonnement aigu était difficile à comprendre. Je l’ai laissée parler. Apparemment, elle avait vécu une aventure palpitante mais mouvementée. J’ai cru saisir qu’elle se reprochait d’avoir descendu deux ou trois verres de Quincy juste avant le décollage, que du coup ses idées étaient restées un peu brouillées pendant le vol mais qu’elle ne regrettait rien, qu’elle avait vu du pays et que depuis là-haut, on pouvait dire tout ce qu’on voulait, c’était tout de même autre c4622694798 47c48fe67ahose.

 

Rebondissant sur ses propos, je me suis hasardée à lui demander si elle avait tenté d’entrer en contact avec une tour de contrôle pour vérifier sa position.

 

  • Mais ma parole, qu’est-ce que vous croyez ? Que je faisais du tricot peut-être ! J’ai tout essayé, tout ! La base de Romorantin est restée désespérément muette. Une bande de sourds. Tout comme celle de Tours, vous comprenez ? Tango, Oscar, Uniform, Romeo, Sierra, s’est-elle sentie obligée de m’épeler.

Elle en avait gros sur le cœur. En désespoir de cause, elle avait cru pouvoir s’en sortir en recourant à son BlackBerry mais ça avait été pire, ses adresses de messagerie ne passaient pas, à la réception seulement mais pas à l’émission.

 

  • A quoi ça me sert4639351027 c08189994c si je ne peux pas émettre !!!!!!!!

Comme le ton montait, j’ai essayé de calmer le jeu en lui faisant remarquer qu’il était tard, qu’un retour de nuit même avec les phares allumés restait problématique, que ses petites amies qui l’attendaient au chaud dans la ruche se feraient une raison, que demain serait un autre jour et que dans l’immédiat, le mieux qu’elle avait à faire était tout bonnement de se reposer. Je lui ai donc proposé de dormir dans la chambre rose. Pendant ce temps-là, on donnerait son antenne à réparer chez le maréchal-ferrant du coin. Elle a fini par accepter.

 

Le lendemain, quand je me suis levée, elle était déjà attablée dans la cuisine, la fenêtre grande ouverte. Elle terminait un bol de café noir accompagné de deux énormes tart4630109287 257e4acbfbines de pain grillé sur lesquelles elle avait généreusement étalé une épaisse couche de miel. En pleine forme.

 

  • Météo magnifique, ça va barder !

Elle a ajusté son casque intégral, fait le point sans s’attarder et réglé ses instruments. Après un tour de chauffe destiné à vérifier que tout était OK, elle est passée au ras de la maison dans un bruit d’enfer. J’ai cru que le toit allait s’envoler. Elle était si proche que je pouvais distinguer son pouce levé en l’air et un clin d’œil à mon intention à travers le cockpit.

 

Puis elle a mis les gaz à pleine puissance et s’est élevée tout droit en direction du soleil.

 

A fond les marrons !

 

Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Mardi 6 juillet 2 06 /07 /Juil 12:00

 

 

Qui est-ce : Marilyn ou Cindy ?

(vous avez 7 secondes de réflexion)

 

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Réponse : les deux ! ! 

Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Lundi 22 novembre 1 22 /11 /Nov 14:40

Celles et ceux d’entre vous qui ont lu attentivement le compte rendu de ma sortie au bord de la mer ont pu noter que le 20 juillet dernier, aussi curieux que cela puisse paraître, je me trouvais à la fois dans le train, en route vers la Normandie, et dans le donjon de Maîtresse Cindy pour l’émission « Les persifleurs du mal » diffusée le même jour sur France Inter.

 

J’en conserve un excellent souvenir. Celui d’une récréation inattendue. D’abord parce que l’initiative était originale et amusante. Nous étions plongées dans l’obscurité afin que Julien Dugast, le journaliste, puisse découvrir les lieux au fur et à mesure à la lueur de sa lampe frontale. Ensuite, parce que ma maîtresse m’ayant - exceptionnellement -  autorisée à faire de la balançoire en attendant mon tour, j’ai passé mon temps à m’élancer le plus haut possible pour que l’air soulève ma jupette par-derrière et découvre ma petite culotte.

 

Bon, le moment venu, il a bien fallu que je redescende sur terre et que je me concentre un minimum pour essayer de répondre de mon mieux aux questions qui allaient m'être posées….

 

Et puis, je n’étais pas la seule. Maîtresse Cindy avait fait aussi appel à deux autres de ses partenaires de jeu : Faustine et Bijou Intime…

 

Je ne vous en dis pas plus... Pour écouter l’émission, cliquez sur :

Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Lundi 16 janvier 1 16 /01 /Jan 21:00
Je vais vous faire une confidence : Confiteor est une vidéo à laquelle je tiens beaucoup. Plus que beaucoup, énormément. Pas seulement parce que je me suis bien amusée à la réaliser mais parce que j’y exprime - à ma manière - ma vision de pratiquante SM, et que j’y aborde - sans en avoir l’air - des sujets auxquels je suis très attachée.
Je l’offre à Maîtresse Cindy à l’occasion du dixième anniversaire de notre relation (2002 - 2012). Dix années de complicité. Dix années déjà ! Avec mes remerciements enthousiastes et chaleureux pour tout ce que nous avons fait ensemble et pour tout ce qu’elle m’a apporté.
Si je devais résumer en quelques mots, je pourrais lui écrire : sans vous, Cindy, je ne serais pas moi…
 
        
 
   
Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Jeudi 16 février 4 16 /02 /Fév 16:00

10551055cindy1 23Des alignements de fouets. Une guirlande de perruques. Des pinces à seins. Des jupettes de tennis. Des bancs d’écolier. Des harnais de cuir. Des corsets…. Journée exceptionnelle, le 16 décembre dernier, dans le donjon de Maîtresse Cindy.

 

Rappelez-vous, tout était à vendre… ou presque… c’était Noël avant Noël. Les rayons de la Grande Récré attendaient les chalands. Pour l’occasion, la « pénétreuse »de Diabolo clignotait de tous ses feux. Au bas de l’escalier, dans la vitrine illuminée, les personnages s’animaient. Se reconnaissaient. Se retrouvaient. Avec plaisir. Avec émotion aussi. Zézette, en petit tablier blanc, déambulait avec son caddie chargé de boissons. A côté, Claire, prosternée, offrait ses fesses à la cravache de l’excitante Alina. Un peu plus loin, devant leur malle aux trésors, deux jeunes femmes se déguisaient comme des fillettes dans le grenier familial. Attentive, souriante, Cindy circulait de groupe en groupe. Sublime dans sa combinaison de cuir noire.

 

Non, vous n’avez pas rêvé. La vente, c’était bien pour de vrai. Mais son but n’était pas de mettre fin à cette aventure. Ce lieu est unique à Paris, et peut-être même ailleurs dans le monde. Original. Insolite. Extraordinaire. Inclassable. Tout l’opposé du donjon triste et conventionnel. Un lieu de liberté, de création, de poésie, d’humour, de transgression.

  

Et c’est dans ces qualités-là qu’il se devait de se renouveler. Parce que le monde évolue. Le SM aussi. Parce que le donjon de 2012 se doit de rester un précurseur dans de nombreux domaines. Parce que beaucoup d’entre nous se déclaraient prêts à poursuivre l’aventure. Parce que Cindy n’a pas fini de nous étonner avec ses projets. Qu’elle se sent prête à se réinventer. A rebondir !

 

 

 

 

Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Vendredi 16 mars 5 16 /03 /Mars 12:00

maitresse cindy fauteuil TMaintenant que j’y repense, plusieurs idées me sont venues lorsque j’ai proposé à Cindy une interview « à l’envers ».

D’abord celle - assez perverse - de la mettre sur le grill à son tour, bien sûr.

Mais j’estimais aussi (à tort ou à raison) que je commençais à mieux la connaitre pour me permettre de l’interroger sur sa vision du SM. Ce faisant, il ne me déplaisait pas de lui tendre la perche pour qu’elle puisse rebondir à sa guise sur des sujets qui lui tenaient à cœur.

Car et surtout, je trouvais qu’il devenait urgent de combler un vide, de réparer un oubli. L’exercice du « Micro Cindy » me paraissait excessivement déséquilibré : de nombreuses personnalités interrogées par elle, certes passionnantes et originales, mais jamais elle directement, qui tenait le micro. Or Cindy avait, de mon point de vue, beaucoup de choses intéressantes à dire aussi de son côté. Il était donc tout à fait normal de lui donner - enfin - la parole pour qu’elle puisse s’exprimer à son tour.

Avec le temps, nous avons fini par aboutir !

Je la remercie très sincèrement d’avoir accepté l’exercice et d’avoir répondu en toute liberté à mes questions.

   

CG : Une question un peu directe pour commencer (tu sais combien je suis curieuse) : tu t’appelles vraiment Cindy ? Ou bien c’est un prénom d’emprunt ? Et dans ce cas, pourquoi Cindy ?

 MC : Tu veux décidément tout savoir ! Eh bien, non, Cindy n’est pas mon prénom à l’état-civil ! Dés l’origine, il m’a semblé préférable de séparer ma vie privée de ma vie professionnelle. C’est déjà une première raison. Pour autant, le choix de Cindy ne doit rien au hasard. Il fait au contraire référence à la grande artiste et photographe américaine Cindy Sherman dont le travail - connu notamment par ses séries d’autoportraits - mène entre autres une réflexion sur la place de la femme et sa représentation dans la société contemporaine, caractérisée, selon elle, par la mise en scène et influencée par toutes sortes d’images, picturales, cinématographiques, publicitaires, érotiques. J’ai trouvé cette approche intéressante. Elle est assez voisine de ma démarche vis-à-vis du SM que je veux sortir de son image stéréotypée pour le scénographier en relation avec toutes les formes artistiques et culturelles que peut véhiculer le monde dans lequel nous vivons.

 CG : Tu me corrigeras si je me trompe ( !) mais je crois comprendre que l’univers du SM est presque exclusivement masculin. Quand je dis masculin, je veux dire que les dominatrices n’ont pour partenaires pratiquement que des hommes et que la part des femmes est congrue, voire inexistante. Je suis peut-être une des rares exceptions à la règle ! Comment expliques-tu ce phénomène ? Certains fantasmes de femmes ne sont-ils pas très proches de ceux des hommes ? Qu’est-ce qui les retient, selon toi, de passer à l’acte ?

MC : Il s'agit d'une histoire d'offre et de demande. En règle générale, la demande est masculine. Quant à l’offre, elle est autant masculine que féminine. Voilà pour les faits. Le reste relève de la sociologie.

CG : J’enchaîne avec une question facile. Le milieu du SM forme un cercle restreint où tout le monde s’observe, s’épie, se compare, se jalouse. Quel regard portes-tu sur ce milieu que tu connais de l’intérieur ?

MC : En France, le milieu S.M. est en fait organisé en plusieurs chapelles auxquelles viennent se greffer quelques francs-tireurs. Concrètement, deux grandes tendances émergent de ces chapelles.

La première, d’inspiration néo-libertine, est plus ou moins organisée autour de La Musardine (librairie-éditeur), des Larmes d'Éros (galerie) et de la revue Maniac de Gilles Berquet. Ici, le S.M. est une affaire « d'initiés » avec pour idole commune le personnage incontournable de Jeanne de Berg. Cette chapelle - ou ce « club » - assez moraliste rejette d'une manière générale toutes les professionnelles du sexe. En gros, les dominatrices professionnelles ne sont que des âmes damnées avilies par l'argent. Morale, morale, morale, quand tu nous tiens...

Ces néo-libertins sont également à l'origine de la très pompeuse encyclopédie du sadomasochiste (éditions La Musardine), ouvrage partial et moraliste que l’on pourrait classer quelque part entre le bottin Mondain et le guide Michelin.

La seconde tendance S.M., disons plus « libérale libertaire », s'organise autour de Démonia de Francis Dedobeller, de la nuit Démonia de Francis Dedobeller, des soirées Élastiques de Francis Dedobeller, des sites internet Sentiment Moderne, Talons Aiguilles, etc. etc. de Francis Dedobeller.

Bref, la chapelle S.M. Libérale libertaire révère son pape autoproclamé Francis Dedobeller. Agnès Giard, journaliste spécialisée dans les tendances fétichistes S.M. et sexes extrêmes est bien évidemment la petite amie de... et voilà la boucle est bouclée. Cette version du S.M. « populaire » et débridée recrute évidemment ses adeptes dans des milieux plus jeunes et surtout plus joyeux que la version un peu jésuite du S.M. néo-libertin.

CG : Sans chercher nécessairement à défendre ce milieu, ne peut-on pas considérer qu’il ne fait que satisfaire la demande et que celle-ci reste le plus souvent très stéréotypée. Les croix de Saint-André, les cagoules, les chaînes, il y a de la demande pour ça. C’est un créneau sûr, j’allais presque dire « alimentaire » !

MC : Les stéréotypes. Je pense avoir échappé à pas mal de clichés.

En fait, je ne supporte pas le côté pompier du S.M. Le côté pompier du S.M. me rappelle le cirque à l'ancienne avec ses clowns ringards, ses nains pathétiques, ses animaux abrutis par le dressage, et toute sa ménagerie.

Oui, le côté pompier dans le S.M, c’est un créneau sûr. En fait, personne ne se pose de questions... Cela a toujours fonctionné comme ça, alors pourquoi changer ? Changer au risque de mettre son entreprise en péril, changer au risque de se ridiculiser. Il y a neuf ans les gens me disaient : « vous n'y arriverez pas, vous êtes beaucoup trop novatrice ». A l'époque, les dominatrices professionnelles étaient extrêmement conservatrices. C'était l'époque des clichés grotesques, des codes débiles, on était encore dans le S.M. à la papa, c'était le S.M.au premier degré, sans dérision et encore moins d'autodérision. A l'époque le milieu S.M. ne respirait pas vraiment la joie de vivre.

Aujourd'hui, quelques dominatrices s'intéressent à mon travail. Elles sont jeunes, intelligentes et créatives et, chose intéressante, aucune ne veut travailler le S.M. à la papa.

CG : Pour compléter la question précédente, par rapport à ce monde clos qui t’est familier, qu’est-ce qui fait ta différence ? Quelle part d’originalité crois-tu apporter ?

MC : On parle beaucoup de théâtralisation du jeu sadomasochiste. Très concrètement la chose n'est pas évidente ou en tout cas, on ne peut pas aborder cette théâtralisation des fantasmes sadomasochistes au premier degré ou bien alors on tombe dans quelque chose de complètement idiot, du genre mauvais Vaudeville ou mauvais Péplum. Quoi qu'on en dise, une séance S.M., ce n'est pas une pièce de théâtre ! Je suis quelqu'un d'extrêmement pragmatique, on me paie pour mettre en scène des fantasmes. Une séance S.M., c’est avant tout une histoire d'ambiance, d'immersion, et tout cela n'est pas possible sans un minimum de scénographie. Une séance S.M, c’est un mélange de sensations, de fantasmes, de douleurs, de plaisirs et de voyages immobiles. Une séance S.M., c'est avant tout un grand vertige poétique. Alors, en quoi mes pratiques diffèrent-elles des autres ? Eh bien, peut-être dans cette quête de l'extraordinaire, du vertige, du grand vertige poétique !

CG : Tu es, me semble-t-il, très attirée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’art moderne, les expériences artistiques inédites, les démarches originales. Essayons, l’espace d’un instant, d’abolir le temps et de nous projeter, par exemple, 20 ans en avant. Retour sur le futur, nous sommes en 2028, tu as endossé ta combinaison en vinyle bleu galactique, tu n’as pas pris une ride, selon toi, le SM, ça ressemblera à quoi ? Aura-t-il changé de nature ? Quelles pourraient être ses nouveaux modes d’expression ?

MC : En 2028, le S.M. ressemblera à quoi ? Tu parles d'une question ! En 2028, les libertés individuelles n'existeront plus au profit du tout sécuritaire. Dans ce contexte, les fantasmes sexuels seront traqués et sévèrement punis. En 2028, j'ouvrirai un donjon sur une île déserte.

CG : En l’espace de quelques années seulement, tu t’es créé une place à part dans le monde du SM. Ton activité, en effet, est loin de se cantonner à ce que peut nous renvoyer l’image classique qui tourne autour du donjon traditionnel : scénographies, installations, auto-filmages, poèmes, performances, interviews, conférences, émissions de radio… J’imagine que tu fais tout cela parce que ça te plaît, que c’est un moyen de te faire connaître, et que tu as le souci de faire sortir le SM de sa tour d’ivoire. Enfin, je ne vais pas faire les réponses à ta place ! Comment vois-tu les choses ?

MC : En fait, j'essaie de montrer à travers mes auto filmages et mes performances une image un peu moins sordide des pratiques S.M.

Et puis, cela me permet de poser des questions, de bousculer certaines certitudes. En ce moment, par exemple, je travaille avec une machine à fesser et c'est toute une aventure. Il y a eu la conception puis la réalisation et maintenant cette machine à fesser fonctionne et elle fonctionne à merveille ! Elle est d'une efficacité incroyable ! Elle me permet d'infliger des fessées à quatre mains et ça change tout. A elle l'efficacité, à moi la sensualité. Voilà comment une banale fessée peut devenir une histoire complexe et sophistiquée. Une partition pour quatre mains par exemple. Mais tu me demandes si j'ai le souci de faire sortir le S.M. de sa tour d'ivoire. Très franchement j'ai eu un peu cette prétention au départ, mais aujourd'hui je m'en moque complètement. Le problème est ailleurs. Une professionnelle a besoin de rester une excellente praticienne, c'est-à-dire d’avoir la tête sur les épaules et de garder les pieds sur terre.

CG : A un moment ou à un autre dans une interview, il y a toujours une question un peu loufoque ou surprenante. Je ne vais donc pas déroger à la règle. Réfléchis à deux fois parce qu’elle est difficile. Peux-tu me dire combien il y a d’étoiles sur le drapeau de la Chine ?

MC : Il n'y a peut-être pas d'étoiles. Enfin, je ne sais pas ou bien il n’y en a qu'une. Bon allez, sérieusement, quatre petites et une grande !

CG : Je reviens une seconde sur les nouvelles technologies, à commencer par Internet (les sites, les blogs, les images, les forums). Ne sont-elles pas une arme à double tranchant quand elles sont appliquées au SM, dans la mesure où si elles contribuent à le faire connaître et à le médiatiser d’un côté, elles le banalisent à l’extrême aussi de l’autre, le désacralisent, le ramènent à un produit standard que l’on peut ajouter à son caddie. Le fruit devient fade quand il n’est plus défendu. Hormis le « plus » que représente la présence physique du partenaire de jeu, qu’est-ce qui peut m’inciter à prendre rendez-vous avec une dominatrice si j’ai déjà vu sur le net en long en large et en images l’extériorisation de mes fantasmes ? Le monde virtuel peut-il faire bon ménage avec le SM ? Y a-t-il encore un avenir pour le SM tel qu’il est pratiqué à l’heure actuelle ? N’est-ce pas au contraire, selon toi, une raison supplémentaire pour inventer quelque chose de nouveau ?

MC : J'utilise les nouvelles technologies de manière concrète. Donc, j'apprécie les nouvelles technologies quand il s'agit d'abolir l'espace et de gagner du temps. En revanche, je fuis les forums et autres lieux de bavardage stériles proposés sur le net. Par exemple, je me méfie beaucoup des fantasmes liés à la virtualité et puis qu'est-ce que la virtualité ? L'imaginaire est virtuel, la poésie est virtuelle : « L'imaginaire est un pli réel et le réel un pli de l'imaginaire. De plis en plis, l'homme a été inventé ».

Alors, y a-t-il encore un avenir pour le S.M. tel qu'il est pratiqué à l'heure actuelle ? Sans imaginaire et sans poésie, le S.M. n'a aucun avenir, virtuel ou pas.

Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Dimanche 15 avril 7 15 /04 /Avr 21:00
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Vous ne connaissez peut-être pas Diabolo ? J’allais répondre, c’est normal ! Diabolo, le Professeur Diabolo, devrais-je dire, est un homme très discret. Pour saisir une occasion de le surprendre quand il se rend à Paris, il faut être patient, se tapir avant l’aube au fond d’une hutte de camouflage, à proximité du donjon de Maîtresse Cindy, et guetter son passage. Avec un peu de chance, vous pourrez l’entrevoir le mercredi, c’est son jour.

Discret mais très fin, sensible, prévenant et bourré d’humour. Un homme qui gagne à être connu.

         

Si vous vous êtes jamais interrogé sur le fonctionnement irréprochable de toute la logistique technique du donjon, le responsable, c’est lui. L’homme-orchestre. Le technicien multicarte. L’expert polyvalent. Eau, gaz, électricité, plomberie, peinture, carrelage, menuiserie, serrurerie… il sait tout faire.

La première fois que je l’ai rencontré, c’était dans les vestiaires du Severity College. La douche des filles était cassée et il était en train de remplacer un panneau de la cabine. Super important, la douche. Un moment de plaisir avant le plaisir. Et après aussi.

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Et comme sa présence m’intriguait, j’ai engagé la conversation. Juste pour voir. Nous avons donc échangé quelques mots. Suffisamment pour que je lui exprime le fond de ma pensée : s’il faisait en sorte de traînasser un peu, en invoquant, par exemple, des difficultés inattendues (dans les vieux immeubles, les murs ne sont jamais d’équerre), il augmenterait sensiblement, selon moi, ses chances de contrarier Maîtresse Cindy et donc, au bout du compte, de se prendre une bonne correction. Ses prunelles ont alors pétillé de malice. Nul doute possible, cette perspective le mettait en joie. Nous étions bien du même bord. J’ai tout de suite compris que nous étions faits pour nous entendre !

         

Je viens de vous présenter l’une des facettes du personnage. Sans doute la plus ingrate. En réalité, le Professeur Diabolo est beaucoup plus qu’un technicien hors pair, il est avant tout un concepteur et un inventeur de génie.

Pour faire court et si l’on s’en tient à l’essentiel, le cycle des inventions françaises remarquables durant ces derniers siècles a été ponctué par trois personnages hors du commun : Léonard de Vinci au XVème, Gustave Eiffel au XIXème et le Professeur Diabolo au début du XXIème.

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Impossible d’énumérer l’ensemble de ses réalisations. Trois d’entre elles, cependant, se détachent du lot : « La Fesseuse », « La Pénétreuse » et « La Fouetteuse ». Des chefs-d’œuvre.

Des chefs-d’œuvre d’inventivité d’abord, car dotés des derniers gadgets technologiques, montés sur roulettes, modulables en intensité, réglables dans l’espace, activables par télécommande, et dotés d’embouts interchangeables (du plus doux au plus cinglant, du plus mince au plus épais).

Des chefs-d'oeuvre d'esthétisme ensuite, grâce à la présence d'enjoliveurs métalliques, de lumières intégrées et d'accessoires multicolores.

Des chefs-d’œuvre de sensualité enfin, car conçus et savamment programmés pour flatter les sens. Pour exacerber les émotions. Tester ces machines est un véritable plaisir. Ceux et celles qui les ont expérimentées ne me contrediront pas.       

 

       6 PE3 P1030317    
         7 FO1 P1040832   J'ajouterai deux autres caractéristiques essentielles qui en font des machines tout à fait dans l’air du temps : d’une part, elles sont éco-responsables (faible consommation d'énergie, récupération de pièces diverses et variées), d’autre part, elles sont produites en France (ce qui les distingue nettement des engins de pacotille assemblés en Asie).

 

Bref, les machines du Professeur Diabolo ont acquis une renommée qui déborde largement l’enceinte du petit monde du SM. La presse en parle. Le succès est devenu international.

Les trois machines en question, remarquablement mises en valeur lors de la vente des accessoires du donjon du 16 décembre dernier, pourraient certainement orner les salles du Musée de l’Érotisme à Paris ou être exposées au Centre Georges Pompidou. La consécration !   

 

         8 FO2 P1040858  
   9 FO3 P1040860          A star is born ! Félicitations et merci, Professeur Diabolo !
Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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Lundi 6 août 1 06 /08 /Août 18:00
Mardi 7 juin 2011, 15heures, 7ème étage des Galeries Lafayette à Paris. Nous sommes 400 filles à participer au casting d’une célèbre agence de mannequins. Salle surchauffée. Attente. Excitation. Un truc de ouf !
Dans le brouhaha ambiant, je lie connaissance avec Charlotte et Joséphine, deux nanas super cool. On se montre nos books en se racontant nos parcours. Et en sirotant du coca. Zéro sucre, le coca, forcément ! C’est fun ! J’adore !
Et puis arrive le moment fatidique de passer devant le jury. De marcher comme un mannequin. Pas évident avec le stress ! Parfaitement, j’voudrais bien t’y voir ! En plus, il faut monter et descendre des escaliers. Fais gaffe, cocotte, et surtout n’oublie pas de sourire !
Je te passe les détails mais j’ai fini par réussir la présélection ! Si, si ! Je sens que tu as du mal à y croire. Ah oui, d’accord, dis tout de suite que c’est le hasard pendant que tu y es !
Heureusement que Cindy était là pour me conseiller sur mes tenues. Elle voulait que je tente quelque chose de différent. C’est vrai à la fin, ça sert à quoi la mode si c’est pour ressembler à tout le monde ? Du coup, je ne suis pas passée inaperçue. Enfin, j’ai l’impression !
Bon, si tu veux te faire une idée par toi-même, tu n’as qu’à regarder la vidéo. Juste quelques extraits. Le best of. Mais là, si tu m’autorises un conseil, concentre-toi parce que, tu vas voir, ça défile assez vite (si j’ose dire !)………
 
 
   
Par Claire Grenadine - Publié dans : Maîtresse Cindy
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  • : 12/07/2009

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Si, si, je vous assure, elle est hyper sévère !

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