Lundi 19 octobre 1 19 /10 /Oct 20:30

Ma chère Cindy,

 

Tu ne peux pas savoir comme je suis heureuse. Ça y est, cette fois c’est la bonne, je pars demain en vacances. Je suis super contente. Mes parents m’envoient comme chaque année dans le golfe du Morbihan chez ma tante Geneviève. Je prends le train à la gare Montparnasse à huit heures. Il faut que je pense à régler mon réveil. Et que je n’oublie pas Bigoudi. C’est mon chat. Je suis très énervée. Mon oncle Maurice viendra me chercher à Vannes dans sa grosse limousine. Ça fera bientôt trente ans qu’il a la même. Les banquettes sentent l’essence. Je n’y peux rien mais chaque fois que je monte dedans, j’ai mal au cœur.

 

Maman m’a préparé mes affaires. Des petits shorts courts pour aller sur la plage et jouer dans les flaques d’eau. Un blanc avec une rayure bleu pâle et une brassière assortie. Un autre gris avec un galon rose. Je ne peux pas faire autrement que d’emporter tout un lot de petites culottes blanches. Mais je me suis tout de même débrouillée, dès qu’elle a eu le dos tourné, pour y ajouter des choses qui me plaisent davantage. Plusieurs strings fluo. Dont un rose que j’adore. Quelques chemisiers très légers, un peu transparents, parce qu’il fera sûrement chaud et qu’il est toujours mauvais de trop se couvrir. Et puis j’ai raccourci en douce l’ourlet de ma jupe de tennis. Cela me gênera moins quand je me pencherai pour ramasser les balles ! Bien entendu, j’e n’ai pas pu empêcher Maman de glisser une paire de sandalettes en plastique translucide. « C’est inutile de protester, tu seras la première à les regretter quand tu marcheras sur les rochers ». J’ai laissé la paire précédente, l’an dernier, au fond de la vase quelque part du côté de la plage des Sablons.

 

J’ai eu beau protester, je n’ai pas pu couper cette fois encore à ma tenue du dimanche. Celle que je dois porter pour aller à la messe. Chemisier blanc manches ballon. « Tu n’oublieras pas de mettre ta médaille de baptême par-dessus ». Jupe plissée bleu marine. Socquettes blanches. Escarpins vernis. Depuis l’été dernier, je suis tout de même dispensée de la mantille blanche dont j’étais jusque-là obligée de me voiler les cheveux. « Tu commences à être un peu grande ». C’est dommage, j’aimais bien ma mantille. A genoux, les mains jointes sur le dosseret de velours rouge de mon prie-Dieu, cela me donnait un petit côté angélique et recueilli. J’en profitais pour balancer des œillades assassines aux enfants de chœur. Moi, ce qui m’intéresse, c’est plutôt ce qui se passe après la messe. Les cavalcades sur le parvis de l’église pendant que les gens sérieux se saluent et échangent des propos ennuyeux sur un ton suffisant. Et puis surtout l’arrêt rituel devant la vitrine de la pâtisserie. Un gros mille feuilles comme récompense de ma bonne tenue. C’est difficile à manger proprement les millefeuilles mais c’est tellement bon.

 

Pour la plage, j’ai choisi un petit bikini rose adorable. Le bas se lace sur les hanches avec des rubans. Le haut est échancré. Ce n’est pas que j’aie encore beaucoup de poitri ne mais j’ai bien l’intention de la montrer. Et puis s’il y a beaucoup de soleil, je ne mettrai rien du tout. Ça sera encore mieux. Les seins à l’air, c’est plus agréable. Je sais déjà très bien comment je vais m’y prendre. L’air un peu gênée, comme contrainte malgré moi, à cause de la chaleur, de défaire mon soutien-gorge pour m’enduire de crème solaire. Je l’étalerai très doucement sur ma peau, l’air concentrée, et je me masserai longuement avec application, insensible à tout ce qui m’entoure, comme si ce geste quasi médical devait être effectué avec le soin le plus scrupuleux, et durer aussi longtemps que ma peau ne sera pas complètement imprégnée. Ça ne devrait pas manquer d’exciter mes cousins.

 

Ah oui, c’est vrai, je ne t’ai pas encore parlé d’eux, Arnaud, Camille et Martin. Nous avons le même âge et nous nous entendons très bien. Une complicité forgée au fil des ans depuis notre plus tendre enfance. Ils ont maintenant grandi. Moi aussi. Je ne vais tout de même pas leur interdire de me faire la cour. Et comme c’est plutôt agréable, je me fais désirer. Sous le sceau du secret et en leur laissant espérer des choses incroyables, j’ai confié à chacun d’eux que j’en étais amoureuse. Ils y croient dur comme fer. C’est plus rigolo quand il y a un peu de concurrence !

 

L’an passé, je me trouvais là-bas au moment de la moisson. Nous avons fait des parties de chat près des meules de paille. A ce jeu, c’est le plus souvent Arnaud qui a été le plus rapide à me prendre. A m’attraper, devrais-je dire, ce serait plus correct. Il suffisait d’observer le renflement qui marquait par-devant la toile de son short pour comprendre dans quel état il était. J’adore le déshabiller lentement, prendre mon temps, effeuiller ses vêtements un par un, maîtriser le cours des évènements, le tenir à ma merci aussi longtemps qu’il le faut, jusqu’à ce que toute résistance l’abandonne et que je n’aie plus qu’à me jeter goulûment sur l’engin incandescent qu’il tend désespérément dans ma direction. La première fois, il a été un peu surpris. Mais il y a vite pris goût. Moi aussi. Nous allons sûrement recommencer. J’adore sucer les sucres d’orge. Cette année, le sien devrait avoir grossi. Le soir, avant de m’endormir, j’imagine les mille et une douceurs que j’emploierai pour le déguster. Le simple fait d’y penser me procure des sensations agréables.

 

Avec Camille, c’est différent. Camille est un grand timide. Il faut d’abord trouver une occasion. Par exemple lui tendre une embuscade un peu à l’écart, dans les dunes. Puis le mettre en condition. Je n’ai jamais mis très longtemps à le dégeler. Quand il est en confiance, il se montre tout à fait à la hauteur. Et remarquablement vigoureux. J’adore le chevaucher. Il y a quelques années encore, le manège et les chevaux de bois suffisaient à mon plaisir. C’était une bonne entrée en matière mais j’ai pas mal changé depuis.

 

Naturellement, tante Geneviève ne se doute de rien. Il faut dire que nous prenons nos précautions. Je n’ose d’ailleurs pas imaginer ce qu’il arriverait si elle nous surprenait. Elle est déjà suffisamment sévère comme ça, quasiment intraitable pour la moindre peccadille. J’ai même l’impression qu’elle prend du plaisir à nous punir. Qu’elle attend cette période d’été avec une impatience à peine contenue. Qu’il lui manque de nous corriger le plus souvent possible. C’est surtout la fessée qu’elle affectionne. A la main ou au martinet. Déculottée, bien entendu. Et en public de préférence, chaque fois que l’occasion se présente. Mon oncle Maurice est un spectateur assidu. Il ne rate aucune séance. Et surtout pas celles dont je tiens bien malgré moi le rôle principal.

 

Je lui en veux beaucoup d’avoir soufflé à l’oreille de son épouse l’idée de la fouettée aux orties dans le jardin, les mains attachées en l’air aux branches basses d’un arbre. Ma tante a l’air d’y prendre goût. Je préfère de loin la fessée classique, nettement moins désagréable. Avec les orties, la douleur est insupportable. D’abord parce qu’elle commence par vous saisir comme une piqûre qui vous couvre la peau d’une multitude de petits aiguillons invisibles. Ensuite parce qu’elle se prolonge par une sensation de brûlure qui s’accentue progressivement comme si on cherchait à souffler sur des braises pour ranimer un feu. Et encore, ce n’est pas tout, l’an dernier, elle a garni l’intérieur d’une culotte bouffante d’une grande brassée d’orties qu’elle a coupées exprès devant moi et me l’a fait porter pendant toute une journée. Elle s’est même offert le luxe de renouveler la garniture au moment du déjeuner pour que ça me fasse bien mal, surtout quand elle m’a obligée à m’asseoir à mon bureau pour copier deux cents fois la phrase interminable qu’elle venait de me dicter. Résultat garanti. J’avais les fesses en feu. Des démangeaisons atroces. Avec interdiction de me gratter. Et tout ça parce que j’avais négligé de déposer mon linge de la veille dans le panier de la salle de bains.

 

Maman a cru utile de glisser un cahier de devoirs de vacances dans mes bagages. C’est vrai que je suis nulle en calcul mais je n’ai toujours pas compris ce qu’il y avait d’intéressant dans des problèmes de trains qui se croisent ou de baignoires qui fuient. En fait, je me suis arrangée pour le ressortir discrètement de ma valise et pour le laisser à la maison, dissimulé au fond d’un tiroir. Comme ça, j’ai la conscience tranquille. Tante Geneviève ne tombera pas dessus et elle n’aura pas la mauvaise idée de me priver de plage pour me faire travailler.

 

A toi aussi, je souhaite d’excellentes vacances en Touraine ou ailleurs. Si tu vas en Bretagne, dis-le moi, ce serait bien qu’on se rencontre. Je te présenterai à mes cousins. De ton côté, profite bien de tout et spécialement des garçons. Je ne me fais aucun souci pour toi. Tu as toujours beaucoup de succès. Tu me raconteras à ton retour. J’ai déjà hâte de te retrouver. En attendant, mets cette lettre à l’abri. Je te fais confiance. Je ne voudrais pas qu’elle tombe dans de mauvaises mains.

 

Je t’embrasse.

Claire

Par Claire Grenadine
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  • : 12/07/2009

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